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Interview (e-learning) : Pascal Balancier, consultant freelance, parle de son métier

bsoco : Présentez-nous, SVP, le role du consultant e-learning ?

Pascal Balancier : En tant qu’expert e-learning à l’Agence wallonne des télécommunications (Belgique francophone), je suis chargé de promouvoir et développer l’utilisation des technologies en contexte d’apprentissage, que ce contexte soit professionnel ou scolaire, présentiel, distanciel ou mixte, pédagogiquement ou technologiquement orienté (serious games, mobile learning, etc.). En complément et en soutien de ce travail de communication (www.awt.be/elearning), j’assure une mission de veille technologique (@elearningawt et https://delicious.com/awtbe) et de conseil. Ce dernier point est particulièrement stimulant, il implique écoute, méthode et pragmatisme. Le pragmatisme c’est la capacité à mettre ces convictions de côté, à comprendre les enjeux et contraintes spécifiques d’un projet, à trouver la solution la plus consensuelle, le meilleur compromis, pour que les objectifs soient atteints. Le meilleur est souvent l’ennemi du bien!

bsoco : Selon vous, qu´apporte l´e-learning a l´enterprise ?

Pascal Balancier : L’e-learning apporte à l’entreprise ce que l’entreprise lui assigne comme objectif! Et malheureusement, cet objectif manque souvent d’originalité: réduire les coûts! Dans ce contexte, les solutions déployées sont souvent stéréotypées (contenu + quiz) et pédagogiquement peu efficace (taux et durée de mémorisation faible). Heureusement le recours aux technologies dans la formation en entreprise s’appuie parfois aussi sur d’autres ressorts, sur des enjeux plus humains, stratégiques, organisationnels, et peut selon les cas viser à favoriser l’autonomie des travailleurs, la circulation de l’information et, in fine, le bon fonctionnement de l’organisation, sa performance, l’atteinte de ses objectifs, sa rentabilité, etc.

bsoco : Quels sont, d'après vous, les facteurs clés de succès d'un projet e-learning ?

Pascal Balancier : Malgré la longue expérience qui existe en matière d’utilisation des technologies en contexte d’apprentissage, il n’y a pas vraiment de recette miracle et chaque projet possède ses spécificités, ses enjeux et ses difficultés propres. J’identifie cependant trois ingrédients pour favoriser la qualité et tendre vers l’efficacité (ce qui ne va pas toujours de pair):
suivre de manière rigoureuse une méthode structurée de gestion de projet (ex: ADDIE, SAM, Agile, etc.): https://delicious.com/awtbe/gestion,projet
prendre en compte les critères de qualité intrinsèque à toute production pédagogique numérique: http://epprobate.com (voir la grille qualité)
prendre connaissance de facteurs de succès plus contextuels, tels que: obtenir le soutien hiérarchique, lier les objectifs de formation aux objectifs stratégiques de l’organisation, répartir les rôles, commencer par un projet pilote de taille raisonnable, ne pas avoir peur de perdre du temps en amont dans une analyse des besoins fouillée pour en gagner par la suite, etc.

bsoco : Quelle est votre typologie de clients ?

Pascal Balancier : Il ne s’agit pas vraiment d’une typologie de clients, mais plutôt d’une distinction entre deux marchés à la fois proches et différents: l’enseignement et la formation professionnelle. Si le terme e-learning (ou plus récemment EdTech) semble être consensuel dans le monde anglophone et convenir tant aux acteurs de l’éducation que de la formation professionnelle, il n’en va pas de même dans la francophonie où “e-learning” est devenu synonyme de formation professionnelle ou à distance, tandis que le monde de l’enseignement préfère parler de TICE (Technologies de l’Information et de la Communication pour l’Education). Il est vrai que si les conditions de réussite (en matière d’intégration des technologies dans les processus d’apprentissage) sont similaires, les contextes d’implémentation sont cependant bien différents (et entraînent souvent des recommandations différentes), avec d’un côté des concepteurs pédagogiques chargés de développer des modules en ligne destinés à être utilisés avec un maximum d’autonomie (même s’il y a du coaching) par des adultes et, de l’autre, des enseignants qui utilisent les technologies en présentiel dans leur classe (projecteur, tablette, tableau interactif, etc.) et qui exploitent des ressources pédagogiques numériques existantes (même si quelque enseignants expérimentés commencent à développer leurs propres ressources).