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LMS nouvelle génération, vraie rupture ou bluff ?

3 grands acteurs du digital learning répondent aux questions de bsoco.

> Les nouveaux acteurs du LMS parlent de rupture entre une génération de LMS destinés à gérer des processus de formation descendant (stratégie push) et d'autres plus récents qui inverseraient la tendance en plaçant l'apprenant au cœur via des approches sociales (stratégie pull). Quel est votre point de vue ?

Jérôme Bruet d’e-doceo : Ce discours marketing est peut-être porté par certains nouveaux acteurs pour exister sur ce marché… Mais en aucun cas, il y a rupture sur les enjeux de formation. Les formations push et pull cohabitent depuis toujours et ce bien avant l’ère du numérique.

Les LMS major, dont nous faisons partie, gèrent depuis longtemps ces deux volets et cela va bien sûr continuer.

En revanche, il est vrai que l’approche sociale de l’apprentissage est à ce jour la moins mise en œuvre dans les entreprises. Chez e-doceo, nous pensons donc qu'elle représente une très grande opportunité de progrès. Il ne s’agit pas d’un enjeu technologique mais bien d’un enjeu d’acculturation des individus dans leurs contextes professionnels.

Pierre Berthou de Futurskill : La transformation numérique change profondément l’organisation des entreprises. Parallèlement, les attentes des collaborateurs évoluent. De nouveaux rapports à la formation émergent. Formats courts, formation mobile, certification ou encore la gamification en sont quelques exemples.

La formation est devenue polymorphe et digitale. Les attentes des entreprises dépassent largement le cadre du e-learning descendant.

De fait, les LMS sont des outils structurant qui gèrent des dispositifs toujours plus riches et variés. Ce n’est pas le push contre pull, mais bien les deux ! A ce titre, nos clients utilisent Syfadis Suite pour dispenser des formations réglementaires en mode push pour satisfaire des exigences de conformité, mais ne se privent pas de l’utiliser pour diffuser des MOOCs ou du social learning sur des sujets plus transverses, comme le management ou la culture digitale !

Vous l’aurez compris, je ne crois pas qu’il y ait de rupture entre deux générations de LMS, il s’agit plus d’un positionnement marketing, fort maladroit au demeurant.

Geoffrey de Lestrange de Cornerstone : Nous pensons que du fait de la digitalisation et de son impact sur le monde du travail, la structure-même des entreprises a été amenée à changer – et avec elle, le contrat tacite entre salarié et employeur. Les salariés attendent désormais de pouvoir se développer et apprendre en continu, et les employeurs en bénéficient et aident à ce processus. De ce fait, les modalités de formation ont-elles-mêmes grandement évolué. Si les formations « push » restent nécessaires, notamment pour des éléments tels que la conformité, la sécurité des données, l’éthique au travail, qui doivent être poussées à tous les salariés pour assurer un socle de connaissance communs, les entreprises tablent de plus en plus sur des formats courts à la demande mis à disposition à la demande dans le LMS, mais aussi et surtout sur l’apprentissage collaboratif, la production de contenu auto-générée par les collaborateurs. Cela permet de bénéficier et faire bénéficier à tous des connaissances des experts internes, et aussi de transmettre des connaissances spécifiques à l’entreprise et non disponibles dans les catalogues de contenu sur étagère

> On entend également que la pédagogie est morte au profit des interactions sociales qui sont plus formatrices. Les réseaux sociaux sont-ils plus formateurs que les formateurs eux-mêmes, et par voie de conséquence que les LMS ? Autrement dit le concept 70:20:10 va-t-il faire de Facebook le meilleur LMS du monde ?

Jérôme Bruet d’e-doceo : Là encore, dire cela est soit de l’incompétence pédagogique notable, soit un mensonge délibéré pour ancrer un discours marketing. J’espère que c’est la première option.  Les interactions humaines ont toujours été au cœur de la pédagogie. L’autodidaxie n’est pas née avec Facebook. Encore une fois, l’opposition est assez stupide : Facebook, Youtube ou encore Wikipédia sont de formidables outils qui contribuent au développement des compétences individuels, mais pour une entreprise, il faut également pouvoir gérer les 10% du « modèle 70%:20% :10% » car ce sont sur eux que reposent les alignements stratégiques de l’entreprise.

Les KPI et les méthodologies que nous avons bâtis au fil des 5 dernières années démontrent que la dynamique sociale de l’apprentissage, ce qu’on appelle l’apprentissage informel, ne se développe véritablement en ligne que s’il est construit autour d’une base solide d’apprentissage formel. Autrement dit, viser les 70%:20% sans gravir la marche des 10%, c’est s’assurer le 0%.

Le LMS d’e-doceo intègre les dernières technologies et innovations en matière d’expérience utilisateur afin de faciliter les apprentissages sociaux, tout en garantissant les fonctionnalités structurantes indispensables au développement de l’apprentissage formel.

Pierre Berthou de Futurskill : L’arrivée d’Internet et plus tard l’avènement des réseaux sociaux ont bouleversé la manière d’apprendre et de collaborer, c’est une évidence que personne ne conteste. Les LMS ne sont que des outils du web qui en exploitent au maximum les possibilités pour les mettre au service de l’apprentissage. Ils évoluent  et s’adaptent en permanence.

Imaginer que demain il n’y aura qu’une seule manière d’apprendre s’appuyant sur les réseaux sociaux est une vue de l’esprit. Les nouveaux usages digitaux transforment profondément la pédagogie en la rendant de plus en plus efficace dans la multitude des solutions pas dans l’uniformisation !

Geoffrey de Lestrange – Cornerstone : C’est loin d’être le cas ! On observe une tendance à aller vers l’apprentissage collaboratif et social, mais la pédagogie et l’encadrement restent toujours nécessaires. Les deux approches ne sont pas séparées, et bénéficient au contraire l’une de l’autre. L’apprentissage collaboratif permet de mettre en avant toute la richesse des connaissances disponibles en entreprise, la pédagogie et les LMS permettent d’encadrer les modes de diffusion de ces connaissances afin qu’elles soient :
- visibles des populations intéressées (et pas noyées dans le catalogue)
- diffusées au format facilitant l’apprentissage

Les réseaux sociaux d’entreprise fournissent un nouveau type de contenu, généré par des experts internes et indisponible dans les catalogues traditionnels mais le regard d’un formateur et la pédagogie restent nécessaire à un apprentissage efficace. Pour reprendre l’exemple de Facebook, qui représenterait uniquement le 70 du 70:20:10, la masse d’informations donne le vertige et il est difficile d’identifier le contenu de qualité disponible sur cette plate-forme. Il manque cette partie identification du meilleur contenu, que les experts en formation assurent en entreprise.