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Interview (e-learning): Jérôme Bruet, Directeur Général de e-doceo

bsoco: Vous avez récemment publié un livre aux éditions EMS qui se nomme « Capital Learning » ? Vous changez de métier et devenez écrivain ?

Jérôme Bruet: Je ne change pas, je poursuis dans la même direction, celle qui consiste à exprimer mes convictions autant dans les livres, les articles ou les conférences auxquelles je participe, que par les innovations que nous intégrons dans nos logiciels. J’ai fondé la société e-doceo en partant du principe simple que la formation est un des principaux moteurs des organisations et que comme tout moteur, il doit être toujours plus puissant et moins consommateur. C’est ce que nous apportons à nos clients et ce que je tente de coucher sur le papier.

bsoco: La notion de capital n’est-elle pas en opposition avec une formation de plus en plus jetable ?

Jérôme Bruet: Absolument pas, c’est justement le contraire. Il est évident aujourd’hui que certains contenus de formation  peuvent avoir une durée de vie très courte, mais d’autres serviront encore dans plusieurs années. Je vais même plus loin, à l’intérieur d’un même contenu, certaines choses pourront être jetables et d’autres totalement réutilisables. En opposant le jetable au réutilisable on part du postulat que l’on peut a posteriori savoir quelle sera la vie d’une ressource pédagogique. A moins de n’avoir jamais gravité dans le monde de la formation, personne ne peut tenir un tel discours. La formation et les ressources qui vont avec doivent vivre, évoluer, se réinventer, se transformer. Se donner les moyens de cela, c’est prendre conscience de son capital pédagogique. La solution e-doceo n’a de cesse que de progresser dans ce sens : gérer l’extrême réactivité autant que la pérennité de la matière pédagogique.   

bsoco:  Les MOOC ont récemment secoué votre marché, ceci vous est-il profitable ou nuisible ?

Jérôme Bruet: Pour e-doceo, c’est un atout, mais pour le marché et plus globalement l’acculturation des entreprises aux nouveaux modes de formation, c’est majoritairement un frein. En ce qui nous concerne, nous sommes convaincus depuis bien longtemps de la nécessité de massifier de la matière pédagogique numérique. Nos logiciels répondent comme aucun autre à ce besoin. C’est pourquoi dans les quelques pays où les MOOC se sont les plus développés, nous avons connu une belle progression de nos ventes.

Malgré cela, je pense que tous les projecteurs marketing donnés à telle ou telle appellation font vaciller notre marché. Imaginez  une personne qui a décidé en  2006 de faire du e-learning, elle se dit en 2008 qu’en fait il faut faire du rapid learning, puis en 2010 on lui apprend que si elle veut vraiment former mieux il faut faire du serious game, en 2012 c’est le social learning pour finir en 2014 par les MOOC. Est-ce vraiment sérieux ? Il est temps que notre marché devienne plus mature. J’ai bon espoir que le spectre de la digitalisation contribue à cette professionnalisation. Voir les choses sous cet angle permet de s’affranchir du mirage de la révolution pédagogique pour se concentrer sur la réalité de la révolution numérique. Pour ce qui est de la pédagogie, elle dépend non pas de la technologie mais du savoir-faire qu’il est nécessaire d’acquérir en parallèle.

bsoco: Votre solution ne sert donc à rien sans transfert de savoir-faire ?

Jérôme Bruet: Effectivement, au même titre que toutes les autres d’ailleurs. La seule différence importante qui existe dans la solution e-doceo, c’est sa capacité à intégrer toutes ces modalités (e-learning, social, MOOC, etc.) pour n’en imposer aucune.

 

bsoco:  Vous êtes leader en France dans le domaine de la digitalisation des services formation, cela vous suffit-il ou vous rêvez de plus grand ?

Jérôme Bruet: Nous restons très attentifs au marché français mais il est évident que notre avance en termes de suite intégrée de la digitalisation des supports de formation nous invite à d’autres ambitions. Nous sommes déjà leader en Espagne et en Belgique et nous progressons sur d’autres marchés comme le Brésil où nous venons d’ailleurs de remporter un important appel d’offre.  Enfin, nous travaillons à l’ouverture de nouveaux bureaux sur de nouvelles implantations à l’international.

bsoco : Merci pour vos réponses.

www.e-doceo.net

 

 

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